Chers membres du MSM,
L’urgence sanitaire du Coronavirus a rapidement atteint le monde entier et limité presque partout les possibilités de rencontre. Malgré cela, beaucoup d’entre vous, sur chaque continent, ont proposé de nouvelles formes de Cénacle : soit directement par internet, soit en suggérant des horaires particuliers pour se retrouver en prière au même moment, chacun chez soi, soit par des messages instantanés internationaux pour communiquer les horaires des Cénacles dans les villes des différents pays… De cette manière, on a voulu s’unir spirituellement et offrir à notre Maman du Ciel cette prière qu’Elle nous a demandé avec insistance d’offrir, dans son Cœur Immaculé, à la Très Sainte Trinité. Je désire à présent vous donner un critère pour prier.
C’est avec certitude un temps d’épreuve.
La souffrance a atteint soudainement de nombreuses familles frappées par le deuil, la maladie et des difficultés sociales qui en proviennent. L’inquiétude de la contagion est telle que dans quasiment le monde entier, il a été demandé aux fidèles de ne pas participer à la sainte Messe et que beaucoup d’églises sont fermées. C’est une grande épreuve pour l’Église, paralysée dans sa vie pastorale et pour les fidèles qui, outre les souffrances présentes, se voient privés de l’unique vrai Trésor, le Seigneur Jésus dans l’Eucharistie.
Dans cette situation de souffrance, beaucoup de gens ne perçoivent pas comme un problème de ne pas pouvoir vivre la Messe et recevoir l’Eucharistie : de fait, Jésus dans l’Eucharistie passe au second plan, derrière les exigences pressantes de la vie physique que – avec une grande générosité – on cherche à défendre de toutes les manières.
Chers amis, vous tous du MSM, qui aimez vous laisser guider par la Vierge dans la lumière de son Cœur Immaculé… Elle nous a toujours demandé d’être « un baume d’amour » pour cette humanité souffrante. Elle nous rappelle avec insistance l’enseignement de Jésus : à la base de l’amour fraternel, il y a le chemin du Royaume de Dieu, la vie de foi dans l’Église et dans la fidélité à l’Évangile, dans la richesse des sacrements et dans la pratique des vertus… Elle vient à notre secours pour que nous allions au secours des autres, pour que nous soyons la continuation, avec Elle, de l’œuvre de salut de son Fils.
Dans beaucoup de cœurs, la chaleur de l’Eucharistie risque d’être refroidie par cette tempête : notre prière (et l’offrande de nos souffrances) en ces temps de pandémie ne peut pas se limiter à la nécessaire libération du virus, mais aussi doit demander que, dans cette souffrance, tous, dans l’Église, nous puissions croître dans la foi, dans l’amour pour Jésus dans l’Eucharistie, qui, en ces temps, est presque partout ignoré, et pour que tous les hommes retrouvent le besoin de chercher Dieu et de l’écouter, d’abandonner ce qui est péché et de se faire guérir intérieurement par Lui.
Jésus nous dit : “Cherchez d’abord le Royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par surcroît” (Mt 6,33). Si nous demandons seulement la libération du mal physique et non du mal spirituel, nous sommes dans un grand déséquilibre et nous ne nous occupons plus de la dimension la plus vraie de notre vie. Jésus dit, à propos de la maladie de son ami Lazare : “Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu” (Jn 11,4). Cette souffrance du coronavirus ne peut être seulement pour la mort, ni même seulement pour la vie terrestre… Jésus s’attend à ce que nous affrontions cette épreuve comme un rappel pour nous faire grandir dans la foi et vaincre le mal : ainsi, de cette méchante épreuve, nous sortirons guéris aussi intérieurement, et cela sera pour la gloire de Dieu.
La Vierge nous enseigne à ne pas en rester à nos vicissitudes terrestres, mais à regarder avec ses propres yeux : le remède pour guérir notre vie du mal vient du Cœur de Jésus (11 février 1977 – LB 120 ; 19 avril 1992 – LB 472). C’est Lui qui nous La donne pour nous guérir (14 février 1985 – LB 305 ; 11 février 1993 – LB 488) : ainsi nous-mêmes nous pourrons être un remède pour ceux qui nous sont chers, pour l’Église, pour le monde, par une vie animée davantage par l’Esprit Saint qui nous renouvelle (13 septembre 1984 – LB 294 ; 3 décembre 1986 – LB 340).
Aux pastoureaux de Fatima la Vierge a enseigné à affronter les épreuves en les “transfigurant”, en cherchant dans le Seigneur la force et le but de toute chose : “Ô Jésus, c’est pour ton amour, pour le salut des âmes et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie”.
À Lourdes, Elle nous a laissé le très beau signe de l’eau de la fontaine et puis elle nous en a expliqué le sens : “Allez vous laver à la fontaine”, nous dit-Elle souvent (11 février 1977 – LB 120 ; 11 février 1995 – LB 538), et cela renvoie à la Grâce de Dieu dans les sacrements, en particulier la Confession. Avec cette eau miraculeuse et le signe des guérisons physiques, Elle nous enseigne que notre santé physique est une image du chemin vers le salut éternel : Elle ne veut pas seulement pour nous la santé physique pour laquelle Elle nous assure protection et Elle en est heureuse comme toute bonne Mère, mais Sa grande Œuvre est de nous faire vivre quotidiennement dans la Grâce de Dieu, dans la santé spirituelle, guéris du péché et “vaccinés” contre l’apostasie.
Chers amis, laissons-nous enseigner par notre Maman sur la manière d’affronter aussi cette épreuve. “S’ils ne s’habituent pas dès maintenant à ne chercher que Moi, à n’écouter que Moi, à ne se confier qu’à Moi, comment feront-ils pour me trouver au moment de la grande tempête, quand tout aura sombré dans l’obscurité ? Qu’ils s’habituent dès maintenant à me voir lumière de chacune de leurs actions !” (10 février 1974, LB 37,g).
C’est juste et nécessaire de prier pour la fin de la méchante pandémie, mais, à son Mouvement, la Vierge demande de “travailler” et de “combattre” pour les âmes des malades et de ceux qui sont en bonne santé physique avec les Cénacles, la Consécration à son Cœur Immaculé et l’amour pour Jésus dans l’Eucharistie (là où les églises sont fermées, on peut profiter au moins de l’adoration en streaming), pour sortir de cette épreuve plus grands dans la foi, avec nos frères et sœurs, de sorte que, par le moyen de Son œuvre, l’Église avance en direction du triomphe de son Cœur Immaculé et de Jésus dans l’Eucharistie, pour la gloire de la Très Sainte Trinité.
Unis dans le Cœur Immaculé de Marie et dans le Cœur Eucharistique de Jésus,
don Luca Pescatori et le Conseil Spirituel du MSM
Télécharger la lettre en PDF : 2e lettre de don Luca