Certains pensent que le Mouvement Sacerdotal Marial s’identifie au livre "Aux prêtres, fils de prédilection de la Vierge", c’est-à-dire que le Mouvement et le livre seraient une seule et même chose. C’est une erreur. De fait, le MSM est distinct du livre.
Le Mouvement est une Œuvre de la Vierge et consiste essentiellement à appeler les Prêtres à la consécration à son Cœur Immaculé, à une grande unité avec le Pape et l’Église, et à orienter les fidèles vers une dévotion mariale renouvelée.
Comme on le voit, l’énumération des éléments qui caractérisent le Mouvement est très simple et celui qui les vit, appartient au Mouvement, même si peut-être il n’a jamais connu le livre. En ce sens, le Mouvement Sacerdotal Marial est distinct du livre.
Mais lorsque quelqu’un commence à vivre sérieusement ces engagements, il sent naturellement le besoin de se demander : comment dois-je les vivre ? Qui me donne l’assurance que je les vis ? Quelle route dois-je parcourir ?
Le livre répond à ces questions, parce qu’il trace l’itinéraire qu’il faut suivre pour vivre concrètement la consécration au Cœur Immaculé de Marie.
Le MSM. peut-il donc se passer du livre ? En théorie, oui, mais en pratique, absolument pas.
De fait, comme le Mouvement est Œuvre de la Vierge, de même c’est Elle-même qui, avec le livre, s’est choisi un instrument indispensable pour sa diffusion et pour une compréhension authentique de son esprit.
« Même l’opuscule n’est qu’un moyen pour la diffusion de mon Mouvement. C’est un moyen important que J’ai choisi parce qu’il est petit. Il servira à faire connaître à beaucoup mon Œuvre d’amour parmi mes Prêtres. » (24 juin 1974)
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Il est donc important de clarifier l’origine et la forme littéraire du livre, ses mérites et ses limites, et surtout pour indiquer quelques critères de saine théologie, que l’on retient comme nécessaires pour une exacte compréhension.
Origine et forme du livre
À partir de Juillet 1973, don Stefano a commencé à noter quelques pensées limpides et fortes, qui naissaient dans son âme.
En obéissance à son Directeur spirituel, il eut l’idée de les recueillir en un Opuscule de quelques pages et réussit ainsi à préparer la première édition, qui fut présentée à la réunion de Prêtres du Mouvement, qui se tint fin septembre de la même année.
L’accueil qui lui fut réservé fut plutôt négatif. Pourquoi un tel refus alors qu’on avait jugé le contenu parfaitement con-forme à ce qui avait été ressenti dans la prière et les échanges comme le cheminement du Mouvement Sacerdotal Marial ? Pour les mêmes raisons pour lesquelles, aujourd’hui encore, beaucoup trouvent difficile d’accepter le livre.
– Tout d’abord parce qu’il y manquait l’approbation ecclésiastique. Celle-ci n’était pas requise, étant donné qu’il s’agissait alors d’une petite publication pro-manuscripto et hors-commerce. Aujourd'hui, le Livre a reçu de nombreux imprimatur.
– Ensuite, pour la forme littéraire dans laquelle il se présentait. En effet, le livre présentait l’orientation spirituelle du Mouvement comme étant tracée par la Madone elle-même au moyen d’un phénomène mystique appelé “locution intérieure”, et souvent les prêtres n’apprécient pas cet aspect.
– Surtout parce que, avec tous les messages qui circulent aujourd’hui, dont on peut juger à bon droit qu’une partie est d’origine pathologique et une autre d’authenticité discutable, on craignait qu’en présentant le livre sous cette forme, on s’exposerait à rencontrer sur son chemin des obstacles insurmontables et de graves difficultés, surtout de la part des autorités ecclésiastiques.
Cette perplexité, cependant, fut graduellement surmontée grâce à un accueil de plus en plus large du livre de la part des Prêtres, des religieux et des fidèles et grâce à la multiplication des traductions dans les principales langues connues.
Tous se rendaient compte, d’abord avec une certaine sur-prise, ensuite avec une profonde joie de l’âme, que c’était un moyen très pauvre et petit, mais choisi par la Vierge pour la diffusion du Mouvement partout dans le monde.
Le livre, en effet, est un instrument, humainement très limité, dont notre Maman du Ciel a voulu se servir pour attirer les Prêtres et les fidèles qui leur sont confiés. Une fois attirés à son Cœur maternel, Prêtres et fidèles seront introduits par Elle dans l’intimité du Cœur de Jésus pour vivre dans le cœur de l’Église, son Corps mystique.
Si l’on prend ce livre en main avec respect, si on le médite avec simplicité de cœur, on a l’impression d’écouter une parole vivante, douce comme le miel et tranchante comme un glaive.
Il propose une spiritualité basée sur la Révélation et la vie de l’Église à travers des colonnes lumineuses telles que Saint Jean l’Évangéliste, les saints François d’Assise et de Sales, Saint Louis Grignion de Montfort, Saint Jean Bosco, Sainte Thérèse de Lisieux et Saint Maximilien Kolbe.
On ne peut en vérifier la valeur qu’en l’inscrivant dans la pratique : les fruits feront connaître la qualité de l’arbre.
Le livre n’est pas organisé en chapitres bien définis et liés entre eux, mais les messages se suivent au fur et à mesure que la Vierge les a fait connaître à don Stefano Gobbi.
Elle-même décrit, répand et établit le MSM, d’une manière discrète, à présent partout dans le monde.
Mérites et limites du livre
Les mérites et les limites du livre découlent du fait qu’il est un instrument simple, mais précieux pour le Mouvement Sacerdotal Marial.
1. Le Livre est un précieux moyen pour la diffusion du MSM
Le MSM s’est désormais répandu partout et toujours grâce au livre. Il a été traduit spontanément dans les principales langues et a ainsi pu offrir aux Prêtres la possibilité de connaître la pressante invitation de la Vierge à se consacrer à son Cœur Immaculé.
De tous les continents, les Prêtres, attirés par son invitation maternelle, ont répondu par leur adhésion au Mouvement : ils se sont consacrés à Marie, ont commencé à se réunir en Cénacles et de cette manière, l’Œuvre de la Vierge a réussi à se répandre partout jusque dans les régions les plus éloignées.
Lorsque, pour participer aux Cénacles, don Stefano se rend même dans des lieux lointains, il a la surprise d’y trouver le Mouvement déjà répandu et il doit reconnaître que le moyen d’une telle diffusion a toujours été le livre.
Le livre réalise donc à merveille la tâche de faire connaître partout le Mouvement Sacerdotal Marial.
2. Il est un moyen précieux pour la compréhension de l’esprit du Mouvement.
La méditation de tout ce qui est contenu dans le livre réussit souvent à opérer de vraies transformations dans les âmes. Il aide à vivre l’esprit de la consécration, il laisse parfois aux Prêtres l’impression de répondre à leurs nécessités particulières, il les encourage pour surmonter des circonstances difficiles, il les amène graduellement à tout faire avec Marie, par Marie et en Marie.
Les milliers de lettres d’adhésion, envoyées par les Prêtres aux différents Centres nationaux, en témoignent.
D’un Missionnaire au Brésil : « Ma peur est de m’arrêter et j’ai tant de motifs qui m’y incitent. Ces motifs sont là énumérés dans ces tentations faciles qui, tantôt l’une tantôt l’autre, sont ma nourriture de chaque jour. Puis, en méditant le livre, je renouvelle mon acte d’abandon au Cœur Immaculé de Marie et petit à petit la confiance renaît. Comme je voudrais vivre la conscience d’être propriété de Marie ! »
D’un Pays de l’Amérique Centrale : « Je suis un Prêtre réduit à l’état de laïc ; je ne priais plus, emporté par une grave crise de foi et de morale. Je suis professeur dans une grande Université. J’ai eu entre les mains votre livre, mais pendant des mois, je ne l’ai pas lu croyant avoir à faire à un petit traité commun et ordinaire de dévotion mariale. Enfin, je sentis le désir d’ouvrir le livre que je n’avais pas encore ouvert. Je ne sais ce qui se passa en moi. Dès la première page, s’éveillèrent en moi un désir croissant de lire davantage, une ferveur et un amour renouvelés envers Jésus et son Église. Je me suis alors rappelé ce que j’avais appris au Séminaire : à Jésus par Marie. Je me suis préparé tout le mois de novembre et, le 8 décembre, j’ai fait ma consécration au Cœur Immaculé.»
Le mérite indéniable du Livre est donc sa contribution dans la diffusion et la compréhension de l’esprit du Mouvement Sacerdotal Marial.
3. Les limites du livre.
Les limites du livre sont évidentes car il est un instrument indéniablement pauvre et petit.
Cela se manifeste de diverses manières.
Avant tout dans la forme : il se présente, en effet, sous la forme de locutions intérieures, et cela peut constituer pour beaucoup une pierre d’achoppement pour l’accepter.
Mais de la part de qui ? En général, de la part de ceux qui tendent à repousser toute forme d’intervention surnaturelle, parce qu’ils n’acceptent que ce qui passe par leur propre jugement rationnel. Ils peuvent être bons, préparés, cultivés mais ils sont trop grands et ainsi ils demeurent scandalisés devant l’extrême petitesse de cet instrument.
Dans le contenu aussi se manifeste sa petitesse.
Le livre, en effet, n’est pas un traité de théologie ni de mariologie et ne se présente pas comme un traité complet de dévotion mariale.
Il ne développe pas non plus, d’une manière systématique, les arguments bibliques ou théologiques en faveur de l’expérience spirituelle de la consécration à Marie, qui, cependant, ont un poids et une valeur notables, comme le prouve le Traité de la vraie dévotion de Montfort.
Il expose, en un langage extrêmement simple, ce que notre Maman du Ciel désire aujourd’hui de la part des Prêtres, ses fils de prédilection. Il s’agit de pages choisies dans un journal dont le contenu, toutefois, correspond à la doctrine révélée et à l’enseignement de l’Église. Il a la saveur d’un dialogue entre la Mère et ses enfants dans un style, qui au premier contact avec le livre, peut sembler trop doux dans certains cas et trop dur ailleurs.
Il ne s’agit pas d’une œuvre écrite à un bureau, selon un canevas bien préparé. Pour que la déception n’amène pas à refuser le livre, il faut se rappeler qu’il présuppose tout ce qu’un Prêtre doit savoir, et donc que pour sa vie intérieure, pour son apostolat, pour sa vie de communion avec toute l’Église et avec le monde, il doit puiser dans la révélation, le Magistère, aux sources de la saine philosophie, de la théologie, de la littérature mystique et ascétique.
La base théologique du MSM est, en effet, constituée par toute la doctrine mariale contenue dans la sainte Écriture, illustrée par les Pères de l’Église et exposée par le Magistère de l’Église. Le livre ne veut pas être un traité de mariologie, puisque, dans l’Église, existent déjà des institutions spécialisées à cet effet.
Rien pourtant n’est plus contraire à la vérité que l’idée de ne pourvoir trouver chez ceux qui adhérent au Mouvement Sacerdotal Marial que des prêtres allergiques à la saine science théologique ou des sentimentaux ou des naïfs.
On peut, au contraire, attester sereinement que, parmi ceux qui ont envoyé leur adhésion au Mouvement, se trouvent des prêtres qui se distinguent sur le plan culturel, qui occupent des postes de grande responsabilité, d’autres qui s’a-donnent à d’humbles tâches, tous avec leurs qualités et leurs défauts, mais tous sont parmi les personnes les plus équilibrées.
Un Prêtre irlandais observait que dans le livre est contenue en résumé la doctrine de Montfort sur la consécration, celle de l’enfance spirituelle de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de l’actualisation du message de Fatima. À chacun de le vérifier.
Il me semble que, dans le livre, se trouve vraiment cette synthèse car, pour vivre la consécration à Marie, il faut s’offrir à elle en esclavage d’amour, lequel ne se réalise concrètement qu’en vivant comme un petit enfant confié à son Cœur Immaculé, et qui se laisse, avec une extrême docilité, nourrir, habiller et conduire par elle à tout instant.
Une question extrêmement intéressante pourrait surgir alors : Pourquoi la Vierge a-t-elle voulu choisir un instrument si petit et si limité ?
« Tu n’as pas compris, mon fils, que J’ai choisi la sottise pour confondre la sagesse et la faiblesse pour vaincre la force » (27 septembre 1973).
Là réside tout le secret.
Mais c’est le secret même de l’Évangile. Jésus n’a condamné ni les savants ni les sages, mais il a remercié le Père Céleste de leur avoir caché les mystères de son Royaume et de les avoir révélés aux petits.
Certes, tout adhérent au Mouvement Sacerdotal Marial a le devoir de lire et de méditer tout ce qui est contenu dans ce livre, s’il veut vivre son acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie et contribuer ainsi à la réalisation de son dessein maternel de salut et de miséricorde.