En 1916, pour les préparer aux apparitions de Notre Dame, l’Ange du Portugal apparut trois fois aux trois enfants (Bienheureux François Marto, né le 11 juin 1908 - mort le 4 avril 1919 - Béatifié le 13 mai 2000 ; Bienheureuse Jacinthe Marto, sa sœur, née le 11 mars 1910 - morte le 20 février 1920 - Béatifiée le 13 mai 2000 ; Lucie Dos Santos, leur cousine, née le 22 mars 1907 - morte le 13 février 2005, Sœur Marie-Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé, connue comme “Sœur Lucie”).
Première apparition de l’ange
Au printemps 1916, alors que les trois pastoureaux, Lucia, Francisco et Jacinta, étaient en train de jouer à la Loca do Cabeço, ils virent venir vers eux, passant au-dessus de l’oliveraie « un jeune garçon d’environ 14 ou 15 ans, d’une grande beauté, plus blanc que neige et que le soleil rendait transparent comme s’il était en cristal.
En arrivant près de nous il dit :
- N’ayez pas peur. Je suis l’Ange de la paix. Priez avec moi.
Et, s’agenouillant à terre, il courba la tête jusqu’au sol, et il nous fit répéter trois fois ces paroles :
- Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas.
Puis, se relevant, il dit :
- Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos suppliques.
Et il disparut. L’atmosphère de surnaturel qui nous enveloppa était si intense que pendant un long moment, nous n’eûmes pratiquement plus conscience de notre propre existence, restant dans la position dans laquelle l’Ange nous avait laissés, répétant toujours la même prière.
Ses paroles se gravèrent d’une manière telle dans notre esprit, que jamais nous ne les avons oubliées. Et à partir de là, nous avons continué longtemps à les répéter, prosternés, jusqu’à tomber de fatigue.»
Seconde apparition de l'ange
La seconde apparition de l’Ange eut lieu, non pas à l’endroit de la première, mais sur le puits du jardin potager de la famille de Lucia, où les trois pastoureaux jouaient, à l’abri des ardeurs du soleil.
« Soudain, nous avons vu près de nous la figure de l’Ange :
- Que faites-vous ? Priez ! Priez beaucoup ! Les Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très-Haut prières et sacrifices.
- Comment devons-nous faire des sacrifices ? demandai-je.
- De toutes les manières que vous pourrez, offrez un sacrifice en guise de réparation pour les péchés pour lesquels Il est offensé et de supplique pour la conversion des pécheurs. Attirez ainsi la paix sur votre patrie. Je suis son Ange gardien, l’Ange du Portugal. Surtout, acceptez et supportez avec soumission la souffrance que le Seigneur vous envoie.
Ces paroles de l’Ange se gravèrent dans notre esprit, comme une lumière qui nous faisait comprendre qui était Dieu, comment il nous aimait et désirait être aimé, la valeur du sacrifice et comment il Lui était agréable ; comment, par ce biais, Il convertissait les pécheurs. De fait, à partir de ce moment, nous commençâmes à offrir au Seigneur tout ce qui nous mortifiait. »
Troisième apparition de l’ange
Trois mois après, l’envoyé céleste descendit de nouveau avec le message le plus sublime à Loca do Cabeço, le lieu de la première apparition.
« Je pense que la troisième apparition a dû avoir lieu en octobre ou à la fin du mois de septembre...
Dès que nous sommes arrivés là, à genoux, face contre terre, nous avons commencé à répéter la prière de l’Ange : Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, etc. J’ignore combien de fois nous avions répété cette prière, lorsque nous avons vu briller sur nous une lumière inconnue.
Nous nous sommes redressés pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’Ange tenant dans la main gauche un calice dans lequel tombaient quelques gouttes de sang, depuis l’hostie suspendue au-dessus. Il s’agenouilla près de nous et nous fit répéter trois fois :
Très sainte Trinité, Père, Fils, Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Et, par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du Cœur immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.
Puis, se levant, il prit de nouveau dans sa main le calice et il me donna l’hostie. Ce que contenait le calice, il le donna à boire à Jacinta et à Francisco, tout en disant :
Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu.
De nouveau, il se prosterna à terre et il répéta avec nous la prière, trois fois de plus: Très Sainte Trinité, etc. et il disparut. Portés par la force du surnaturel qui nous enveloppait, nous imitâmes l’Ange totalement, c’est-à-dire en nous prosternant comme lui et en répétant les prières qu’il disait. La force de la présence de Dieu était si intense qu’elle nous absorbait et nous annihilait presque complètement. Elle sembla même nous priver de l’usage de nos sens pendant un long moment. »